Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2021, 17 novembre). Perspective féministe sur la lesboparentalité : Être une «bonne mère» lesbienne en pleine controverse sur le mariage pour tou·tes. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/117449. (Consultée le 20 mai 2024)

Perspective féministe sur la lesboparentalité : Être une «bonne mère» lesbienne en pleine controverse sur le mariage pour tou·tes

Réalisation : 17 novembre 2021 - Mise en ligne : 29 juin 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée dans le cadre du séminaire des Ateliers du genre traitant pour l'année 2021-2022 de Perspectives féministes sur les maternités.

Camille FRÉMONT est sociologue, chercheuse associée au CERREV.

Résumé de la communication

Au moment du débat public sur le "Mariage pour tou·tes" (2012-2013), les familles lesboparentales sont prises entre une légitimité accrue due à l’institutionnalisation progressive de l’homoparentalité et le catastrophisme des discours des opposant·es alimentant une panique morale autour du devenir de la famille et pointant un risque « d’indifférenciation des sexes ». En lien étroit avec le contexte social hostile, les arbitrages en termes de parentalité se font dans l’objectif prioritaire de protection des enfants et sont marqués par le registre rhétorique de la normalisation, qui vise à mettre en avant les points communs des familles homoparentales avec les normes hétérosexuelles. En effet, en plus de devoir tenir le rôle social de « bonnes mères », les mères lesbiennes doivent en outre parer le stigmate de l’homosexualité qui les vulnérabilise socialement, ainsi que leurs enfants à travers elles. Du fait de l’homophobie du monde social, leurs familles sont l’objet à la fois d’une stigmatisation qui peut affecter les enfants et d’une suspicion accrue qui tend à disqualifier les mères lesbiennes. Cette pression les pousse à modérer leurs éventuelles ambitions critiques de l’ordre du genre. Cette tension s’illustre particulièrement dans deux domaines : les choix de configurations familiales et la socialisation de genre des enfants.

Dans ce contexte, le discours de normalisation peut aussi être interprété comme une stratégie de contrôle de ce qu’on donne à voir, de présentation de la famille : avancer la norme du couple ou celle de la famille nucléaire pour justifier une famille sans homme par exemple. On peut avancer que les mères lesbiennes interrogées utilisent stratégiquement les normes du genre pour permettre la lisibilité sociale de leurs actions.

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